C’EST LE DEPART et NOUS SOMMES TOUTES LÀ…

C’EST LE DEPART et NOUS SOMMES TOUTES LÀ…

C’EST LE DéPART et NOUS SOMMES TOUTES LÀ…

C’est l’été !  C’est le ‘bon’ moment pour laisser partir nos chérubins, en solo ou en groupe : chez un pote, chez une tante, en colo, en camp, en stage… Ils ont 12, 13, 14, 15, 16 ans… Ce ne sont plus des ‘petits’, et pourtant ! Quand le départ est là, la séparation fait vite revenir nos réflexes les plus archaïques de survie, de  peurs en tous genres, de manque de lien et de manque à la famille…

Nous sommes toutes là au petit matin :

Celles qui se disent qu’un enfant de moins à la maison, ça va faire un peu vide…

ou au contraire, ça va faire de la place pour les autres

ou bien encore, ça va donner l’occasion de partir en amoureux avec mon fabuleux… pour une fois !

Celles qui ont peur et le « disent »… à leur manière :

. en se saoulant de phrases lancées en l’air sans beaucoup de sens, mais mieux vaut parler de tout et de rien, plutôt que se taire…

. en posant plein de questions pas très utiles (on a déjà largement eu les infos !) sur le transport, la pharmacie, l’intendance, le lieu d’accueil, …

. en se focalisant tant bien que mal sur d’autres sujets qui n’ont rien à voir : les progrès du petit dernier, le patron pénible, le bac de l’aîné, …

Celles qui ont peur et « ne le disent pas », mais dont les mâchoires et la gorge sont serrées, Celles dont les yeux embrumés furètent de gauche et de droite (ça se voit, même planquée derrière les lunettes de soleil !),

Celles qui s’accrochent au bras de leur conjoint,

Celles qui font les fortes mais n’en mènent pas large, Celles qui ont la larme à l’œil…

Celles qui ont bien pensé au pique-nique la veille, et ont prévu 3 fois trop !

Et celles qui sont allées, en catastrophe mais avec tant d’amour, chercher la baguette fraîche ce matin à 6h00

Celles qui vérifient le bus et sa conductrice, au risque de se faire prendre à leur propre jeu de sexisme mal placé (quoi ? c’est pas plutôt un métier d’homme ça ?)… du vrai vécu !

Celles qui chargent les sacs, histoire de s’occuper les bras et les jambes, de ne pas rester sans rien faire, de faire un dernier check, mais surtout de masquer leur tristesse

Il y a aussi celles qui ne sont pas venues, celles qui n’ont pas pu, celles qui ne se sont pas levées et ont envoyé le Fabuleux, celles qui ont préféré ne pas être là, celles qui ont DÛ déléguer, peut-être difficilement…, parce qu’elles bossent, qu’il y a les petits à la maison et qu’on ne peut pas laisser seuls…

Il y a aussi celles qui retrouvent, sur ce trottoir, leur ex-fabuleux qui ne voulait pas manquer cela -et c’est bien normal- et dont les retrouvailles ‘’font bizarre’’, mettent mal à l’aise, sont au contraire apaisées ou donnent l’occasion de régler uns ou deux détails administratifs…

Nous sommes donc toutes là ou presque, nous les Fabuleuses fatiguées (épuisées ?) de fin d’année scolaire, les mères courage, mères protectrices, mères cool, mères inquiètes, mères bisous, mères ‘stars’ maquillées et apprêtées, mères débraillées comme juste sorties de leur lit, mères solo ou mères accompagnées, avec les petits frères, les petites sœurs ou pas….

Nous leur parlons, à nos ados (les dernières recommandations parfaitement inutiles : tout est tellement encadré de nos jours…!) pendant qu’eux n’aspirent qu’à une chose : ne pas être trop près de Maman ! Nous les embrassons, une petite fois, ou plus, et eux prient pour qu’on oublie de le faire : c’est trop la honte devant les potes ! Et, dans tous les cas, quoi qu’on fasse, ça les ‘saoule’, nos ados… De leur point de vue à eux, on ne devrait pas être là au milieu d’inconnus, ou pire, de leur copains !

Enfin, ça, c’est ce qu’ils disent tout haut, parce que tout au fond d’eux, ils sont contents ou au moins rassurés, qu’elle soit là, leur MÔMAN… Mais, ils ne peuvent pas le dire aux potes et ni même bien souvent, se le dire à eux-mêmes…

Quelques jours, une semaine, ou 2, ou 3, ou plus…  C’est long et c’est court. Dans tous les cas, ça change les choses : un enfant est parti, que l’on s’inquiète beaucoup ou moins, il n’est plus là !

C’est ça qui est différent : sa place est comme ‘vide’. On sait qu’il va revenir, mais en attendant, il manque… Et ça peut même parfois déséquilibrer la famille, un temps…

Notre boulot de Fabuleuse, c’est aussi de les laisser partir…   juste à temps quand c’est le bon moment !!

Haut les cœurs les Fabuleuses, il va revenir !